Anne-Solène Baylé - Conseillère PAO & Graphiste indépendante

Anne-Solène souhaitait se lancer dans la restauration de patrimoine avant de découvrir le graphisme. Désormais passionnée par son métier, elle travaille en tant que conseillère PAO dans une imprimerie et est freelance sur son temps libre. Dans cette interview, elle vous livre son expérience et ses conseils, pour vous lancer dans le graphisme.
Comment es-tu devenue graphiste indépendante ?
J’étais employée dans une régie publicitaire pour gérer une cinquantaine de magazines, mais le groupe a fait faillite. En parallèle de mon job, je souhaitais déjà me lancer en freelance, du fait du licenciement économique, j’ai sauté sur l’occasion pour développer mon activité.
Me lancer en Freelance était un nouveau challenge et ainsi ne pas me retrouver à nouveau au chômage, sans activité, et rencontrer cette phase de dépression que l’on connaît bien.
Malheureusement, j’ai commencé mon activité en février 2020, soit quelques semaines avant le premier confinement. Comme on a pu le constater, les entreprises tournaient au ralenti, les événements étaient annulés, et la communication est le premier budget qui est supprimé dans les périodes de crise. Je n’avais donc aucune activité, mise à part la base clientèle que j’avais récupérée de mon ancien travail. Je gérais ainsi les publications d’entreprises, notamment dans l’automobile et la presse.
Je souhaitais ensuite me tourner vers le numérique en suivant une nouvelle formation web et motion à Web Design MJN à Paris. J’ai choisi cette formation pour la proximité avec mon lieu de vie, car je continuais mon activité de freelance à côté.
Aujourd’hui, je suis toujours en freelance, tout en travaillant dans une imprimerie en tant que conseillère PAO, afin d’avoir un salaire fixe. Mon métier consiste à conseiller les clients sur les produits, les techniques utilisées, et éventuellement faire un retour en cas de refus d’impression par les contrôleurs.
J’aime beaucoup mon métier en tant que graphiste, et mon rêve serait d’être à 100% freelance.
Qu’est-ce qui te motive chaque jour ? Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?
Tout ! Vraiment tout ! J’adore créer, avoir des contraintes techniques à surmonter, retranscrire les idées des clients…
Mon objectif est de répondre à une demande d’un client. Pour cela, je ne demande jamais réellement ce qu’ils souhaitent, mais je privilégie une conversation pour analyser leur besoin réel. Eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils souhaitent en général, mais j’arrive à tirer des idées et informations à travers leur histoire ou les mots qu’ils utilisent et appliquer cela dans une création graphique. Les clients donnent toujours la solution sans réussir à la verbaliser, et après, j'apporte la touche visuelle en fonction de ma compréhension.
Quelle est la plus grande difficulté dans ton métier ?
Dans mon métier de freelance, le plus difficile est le démarchage. Je ne suis pas à l’aise avec l’aspect commercial, tout comme les tâches annexes à mon cœur de métier (administratif, comptabilité, factures, …).
Dans mon métier de conseillère PAO, en tant que salariée, mon problème est plutôt la compréhension entre les commerciaux et les graphistes, car nous ne parlons pas le même langage. Les commerciaux vont parfois vendre des prestations sans connaître l’aspect technique, et comme nous sommes en bout de chaîne, lorsqu’il y a un problème, cela nous retombe souvent dessus.
Quel est ton parcours académique pour accéder à ce métier ?
J’ai fait un baccalauréat scientifique à la base, car je souhaitais m’orienter dans la restauration de patrimoine. J’ai donc par la suite fait une année de licence en archéologie et histoire de l’art à Montpellier. Puis je suis partie à Paris, pour faire une année de restauration de patrimoine à l’école de Condé. Après ces deux années, je me suis finalement rendue compte que ce domaine ne me plaisait pas.
J’ai alors poursuivi dans le même établissement, en MANAA (Mise à Niveau en Art Appliqué), puis en BTS communication visuelle pendant 1 an. Le niveau au sein de l’école Condé est élevé, j’ai de ce fait dû redoubler mon année, car je n’avais pas le niveau selon eux.
Suite à des problèmes personnels, j’ai été contrainte d’arrêter mes études et j’ai fait du baby-sitting afin de gagner de l’argent.
C’est alors l’année suivante que j’ai souhaité reprendre mes études en alternance. alternance En effet, j’ai pris conscience que j’avais vraiment besoin d’un travail qui me plaise suite à cette année de césure. C’est à ce moment-là que j'ai intégré Autograf en deuxième année de BTS. J’ai choisi cette école, car elle proposait un cursus en alternance, et c’était l’une des seules écoles à l’époque qui était reconnue par l’État. Je n’ai malheureusement pas trouvé d’alternance donc j’ai suivi le cursus initial. L’objectif de reprendre mes études était de partir avec un minimum de bagage même si aujourd'hui l’expérience professionnelle compte davantage.
Comment s’est déroulée ton année à Autograf ?
Très bien, nous avions une superbe promotion ! De plus, le niveau me semblait facile, et j’avais moins de pression que lors de mon année à Condé. Il y a une réelle bienveillance des intervenants que j’ai appréciée lors de cette année d’étude.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent se lancer ?
“Pour être graphiste, il faut être passionnée !”
La plupart des missions ne sont pas intéressantes ou ne correspondent pas à vos domaines de création. Et pourtant, il faut savoir s’adapter ! Les projets qui sont intimement liés avec vos valeurs et vos idées ne représentent que 2% de vos créations. Il faut donc aimer profondément créer, qui est la base du métier.
Mon second conseil, ne vous lancez pas en freelance dès votre diplomation. Cela demande une énergie et une maturité que nous n’avons pas forcément en sortant des études. Cela fait 8 ans que je travaille, et j’en apprends énormément chaque jour. Même un petit boulot permet de prendre de l’assurance et de voir comment fonctionne une entreprise / le monde du travail. De plus, cela permet d’avoir du travail sans se prendre la tête sur le démarchage, mais également gagner un salaire fixe.
Être son propre patron, c'est ce que tout le monde souhaite, mais ce n’est pas évident. L’objectif de découvrir le monde du travail, est de se familiariser avec les techniques, se poser les bonnes questions et comprendre comment cela fonctionne, que ce soit dans une agence ou dans une entreprise.
Enfin, le fait de travailler dans une entreprise vous permet de commencer à créer un réseau professionnel et à connaître de nouvelles personnes qui ne font pas partie de votre cercle.
En parlant de réseau, je suis du côté de Montpellier, si certains étudiants souhaitent trouver un emploi ou créer leur réseau, je peux essayer de vous donner un coup de main ! Vous pouvez me solliciter en tant que mentor sur la plateforme : https://autograf-alumni.datalumni.com/profile/14372